Dragon


Bangkok, dans un avenir proche.
Le pays vient de changer de régime politique et le dérèglement climatique a provoqué l'inondation d'une partie de la ville. La cote ne diffère en rien des eaux brassées par une station d’épuration et la mégapole ruisselle d'une épaisse couche de pollution. Pourtant Bangkok demeure une destination touristique très prisée. La prostitution n'y est pas étrangère. Hommes, femmes, « ladyboys », jeunes, vieux, Bangkok offre toutes sortes de plaisirs jusqu'au plus malsain : la prostitution infantile. Les autorités, pressées par l'ONU et les ONG mais largement corrompues par les mafias, peinent à réprimer la pédophilie qui devient un enjeu aussi politique qu'économique.

Dans ce contexte apparaît un assassin très habile qui s'attaque aux proxénètes d'enfants et aux clients pédophiles. Il signe ses crimes sauvages d'une carte à l'effigie d'un dragon.
Le lieutenant Tann est chargé d'arrêter le meurtrier en toute discrétion pour éviter un procès dont l'écho médiatique pourrait dévaloriser la ville et nuire au tourisme.

Si ce roman se fixait sur la confrontation entre le lieutenant Tann et l'assassin, nous serions de nouveau dans un texte manichéen et moralisateur. Il existe au bas mot des centaines de romans qui dénoncent l'horreur de la prostitution infantile. A quoi bon un texte supplémentaire ?

Ici, le génie de l'auteur nous entraîne peu à peu dans le légendaire d'où semble émerger le tueur en série. Ainsi, le polar social se mue doucement en légende, le thriller glisse peu à peu vers le roman fantastique.
L'assassin qui se fait appeler Dragon, est-il un homme ?
Faut-il enquêter sur sa légende plutôt que sur ses crimes ?
Faut-il écrire son histoire pour le tuer ?


Dragon de Thomas Day
Ed; Le Bélial, janvier 2016

Commentaires