L'habitat au volet jaune


Depuis l'exposition sur le patrimoine montalbanais au mini-musée, je m'intéresse au paysage urbain. Je poursuis ce sujet pour ma prochaine expo à la Mémo.

La représentation du paysage urbain montalbanais porte de nos jours essentiellement sur les magnifiques façades du 17e siècle qui compose le centre-ville. On trouve aussi des représentations des habitats populaires du 19e siècle, en particulier celui du quartier de la mandoune. Je me suis mis en quête de représenter une façade d'HLM, un habitat plus contemporain, très pragmatique et souvent sans souci esthétique.

Avec mon appareil photo, j'ai parcouru les quartiers périphériques à la recherche des cités ouvrières et des ensembles d'HLM.

Cité ouvrière EDF à Port-canal. Elle serait une des plus anciennes avec la cité SNCF à Sapiac ci-dessous.
Un monsieur retraité de la SNCF qui habite ici depuis toujours, m'a raconté que ces maisons étaient bâties sans salle de bain (c'est fréquent dans les cités ouvrières).

HLM à Villebourbon

HLM à La Fobio

Les livres sur l'histoire de Montauban ne donnent aucune précision sur la construction de ces quartiers populaires.

En 1830, en plein essor industriel, une épidémie de choléra frappe l'Europe particulièrement dans les quartiers populaires et ouvriers. Rapidement, les médecins pointent du doigt la relation entre l'épidémie et les taudis. Certains industriels soucieux de leur rentabilité et peut-être aussi pour se donner bonne conscience, tentent d'aider leur main-d'oeuvre en réalisant des habitats collectifs.
C'est entre 1850 et 1890 que sont votées les lois qui organisent les sociétés d'HLM sous la pression d'associations charitables souvent d'origine catholique, et que l'état entreprend de construire des logements populaires.

A Montauban, après le déclin de l'industrie drapière, la ville reste très rurale, sans connaître l'essor industriel du 19e siècle et par conséquent, sans que sa population augmente. C'est après la Seconde Guerre mondiale que la ville se réveille, que de nouveaux emplois attirent une nouvelle population et que des logements collectifs surgissent de terre. Montauban entre tardivement dans le concert des villes moyennes franchissant le cap des 50 000 habitants.
Dans les livres sur l'histoire de la ville, je n'ai rien trouvé sur l'arrivée de populations espagnoles alors que Manuel Azaña trouve refuge à Montauban en 1939, rien sur les Portugais, rien sur les Italiens, rien sur les Algériens, rien sur tant d'autres fuyant la guerre ou la misère, souvent les deux, et qui habitent les quartiers populaires de HLM.

Ci-dessus, résidence Chambord face à la roseraie
et en dessous, HLM du quartier La Fobio

Je me heurte à un nouveau problème.
La représentation du paysage urbain montalbanais avec des façades anciennes présente les caractéristiques architecturales locales. Le style toulousain est emblématique. Mais qu'est-ce qui distingue un HLM de Mantauban d'un HLM d'Agen, de Castres, d'Albi ou d'ailleurs ?... Rien. L'habitat populaire contemporain est privé d'une identité régionale.

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