Mer de livres

L'arrière-boutique de Maurice Baux, le bouquiniste de la place Nationale, est toujours encombrée de cartons de livres. Les piles atteignent presque le plafond. La réserve, située à quelques pas, est encombrée tout autant. Et j'ai connu une époque où l'appartement du bouquiniste contenait des centaines de cartons de livres.
Tous ces livres forment une mer endiguée dans des cartons. S'ils venaient à céder, il se formerait un tsunami de livres qui inonderait tout le quartier de la place Nationale.


Maurice Baux ne détient pas le record d'encombrement par des livres. La palme est décernée à Anne et Georges-Emmanuel Clancier. Étudiant, je travaillais chez le couple d'écrivains qui possédaient chacun leur appartement. Les piles de livres cachaient d'autres piles de livres et formaient une épaisseur qui recouvrait les murs. Certaines parties de leurs appartements étaient inaccessibles. Pour se rendre d'une pièce à l'autre, il fallait emprunter prudemment des petites travées d'une trentaine de centimètres entre les amas de livres.
Je garde de tendres souvenirs d'Anne et de Georges-Emmanuel. J'embrasse leur mémoire.

Commentaires

  1. Fluctuat nec mergitur

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  2. Marée haute aux Baux Livres

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  3. Sauvé par son gilet bleu et un moral insubmersible le bouquiniste bolegayre surnage sur la vague. Drapé dans sa blouse couleur espoir, il fait face à la déferlante de la crise du lire combinée au raz de marée vers les zones commerciales et aux incursions pirates de la vente numérique. Il pêche patiemment les âmes encore curieuses.
    Fragile note bleue, ce bouchon silencieux danse sur un tumulte océan.

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