L’action du théâtre comme celle de la peste
Antonin Artaud (1896 - 1948) consuma sa vie aux confins du surréalisme et de la psychiatrie; éternel souffrant qui n’aura de cesse de chercher en littérature, dans le théâtre et le cinéma, la poésie, le dessin, la radio et les drogues, «un moyen pour atteindre un peu de la réalité qui le fuit.»
Dans Le théâtre et son double Artaud décrit l'épidémie de la peste apportée à Marseille en 1720 par un bateau. Le parallèle avec l'étrange période de confinement pour lutter contre la propagation du virus Covid 19 est assez frappant.
A la fin du chapitre 1, il écrit :
« L’action du théâtre comme celle de la peste, est bienfaisante, car poussant les hommes à se voir tels qu’ils sont, elle fait tomber le masque, elle découvre le mensonge, la veulerie, la bassesse, la tartuferie ; elle secoue l’inertie asphyxiante de la matière qui gagne jusqu’aux données les plus claires des sens ; et révélant à des collectivités leur puissance sombre, leur force cachée, elle les invite à prendre en face du destin une attitude héroïque et supérieure qu’elles n’auraient jamais eue sans cela. »
Illustration © Jean-Claude Fournié, reproduite avec l'autorisation de l'auteur.
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